Atelier d’écriture « L’Etabli des mots » Trélazé

“Au-delà des catégories, des nationalismes, des idéologies, des clivages politiques et de tout ce qui fragmente notre réalité commune, le temps nous semble venu de faire appel à l’insurrection et à la fédération des consciences pour mutualiser ce que l’humanité a de meilleur et éviter le pire.» (Pierre Rabhi, Manifeste pour la terre et l’humanisme, Colibris, Acte sud, 2008)

Je fais un voeu : que les champignons nucléaires pourrissent, honteux d’eux-mêmes, au plus profond de grottes inaccessibles ; que notre terre ne craigne plus de devenir l’ombre d’elle-même ; que ses sols ploient seulement sous des sarments prêts à accueillir les raisins d’une saine colère. Et si, afin que notre planète respire et embellisse de nouveau, il faut en passer par une rébellion, que celle-ci ne soit ni amère ni sauvage mais vivifiante, animée d’un élan d’amour absolument déraisonnable.

Même si cela reste toujours d’actualité, il n’est plus temps de s’interroger uniquement sur le partage équitable des richesses que nous offre notre Terre. Mais qui, dans les décideurs politiques de nos pays riches, aura vraiment et suffisamment peur de l’avenir pour imposer l’arrêt de tout ce gaspillage, de tout ce gâchis ? Et qui prendra en compte l’importance d’une simple fleur pour l’équilibre de notre planète ?

Nous pouvons régénérer nos sols dégradés à cause d’une agriculture intensive adoptée depuis une centaine d’années, grâce à un modèle agricole où la considération du vivant serait une approche respectueuse de la nature.
Alors, merci de faire attention à notre Terre naturellement forte et pourtant tellement fragile si nous l’exploitons.
En effet, imaginez une floraison qui n’aurait plus lieu car les périodes prolongées du froid n’existeraient plus. Qu’adviendrait-il de notre belle nature ?

Nul doute que la bataille sera rude, qu’il nous faudra oeuvrer contre des puissances et des intérêts sans limites. Notre espoir, l’espoir pour nos enfants, est à ce prix. Chanter les exploits de l’Homme sur la Nature n’est plus tolérable. Aujourd’hui la Justice implore que l’Homme accepte humblement sa place dans l’Univers.

Il faudra à tout prix veiller sur la Beauté partout où elle se niche,
protégée par les hommes,
à l’abri de nos forêts bienveillantes…
Alors les animaux pourront
sans plus rien craindre
prendre repos,
et enfin tous ensemble
nous imaginerons un avenir commun,
partagé, radieux.

Pour les générations à venir, après tant d’excès vers l’épuration environnementale, plutôt que discourir en se pâmant, plutôt que chercher des solutions d’humains traqués, plutôt que continuer à gaspiller les ressources de notre terre alors que nous nous devons d’en prendre soin, agissons et faisons le pari fou d’une planète radieuse et apaisée dans le bercement du flux et du reflux d’océans sans limites.

Daniel Altadill, Catherine Alain, Valérie Bouet, Catherine Bourelly, Véronique Altadill, Patricia Bonnin

Atelier d’écriture « L’Etabli des mots » Trélazé